La salle des bébés a été réaménagée avec le souci d’offrir aux enfants plusieurs cachettes possibles, un tunnel, une cabane avec des rideaux, des barrières… pour se cacher et réapparaître.
Pourquoi ? Parce que le coucou-caché est un jeu instinctif auquel on s’adonne volontiers dès les premiers mois de la vie des enfants. Il n’est pourtant pas si banal que cela et intègre des notions bien plus profondes qu’on ne le pense de prime abord.
C’est un jeu qui se joue à plusieurs : un moment de plaisir partagé. Il stimule le plaisir d’être en relation avec l’autre. Au travers de l’attention qu’on lui porte, l’enfant pourra acquérir le sentiment d’exister pleinement pour l’autre.
Le coucou-caché permet aussi d’apprivoiser la différenciation. A la naissance le bébé est indifférencié de sa mère, plus tard, il réalise que sa maman est une personne à part entière et fait alors l’expérience de l’angoisse de la séparation. Ce jeu peut l’aider à comprendre que même hors de son champ de vision, sa maman, son papa, son doudou, la balle… existent toujours. C’est l’acquisition de la « permanence de l’objet » (Jean Piaget).
Freud, observant son petit-fils jouant avec un yo-yo, constate que l’enfant répète inlassablement « For, da » (loin, près) et rejoue ainsi symboliquement la séparation puis les retrouvailles. Il vit donc tour à tour, l’angoisse et le plaisir. Un excellent jeu pour apprivoiser différentes émotions plaisir/déplaisir ; angoisse/assurance ; perte/retrouvailles …
Un autre point intéressant, l’enfant peut également être celui qui se cache, disparaît… puis revient. Il devient alors acteur et ne subit plus.
Au final, ce jeu permet à l’enfant d’être rassuré sur la solidité du lien avec les gens qui comptent pour lui et donc de diminuer les angoisses d’abandon. Les prémices de l’acquisition de la capacité à être seul…
Sans parler bien sure de la stimulation de l’imaginaire : la couverture peut devenir le toit d’une cabane qui devient le lieu d’une histoire merveilleuse…